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8 juin 2009

Ironman de Hanovre

logoRetour sur un week-end bien chargé.

Les préparatifs :
Samedi, 6h, départ. La voiture est chargée. Je dois quitter la France, traverser la Belgique pour me rendre à Hanovre (Hannover) au Nord de l'Allemagne soit 600 km de route. Ça roule bien voire très vite sur les autoroutes. Le régulateur est sur 160 et je suis sur la file de droite. De sacrés rouleurs les Allemands; c'est pareil à vélo ???

J'arrive sur site à 12h. Un parc de sports dans la périphérie Ouest de cette ville industrielle. Je trouve facilement la zone réservée aux campeurs et me gare avec les camping cars. Je plante ma tente Décathlon 2" dans un gazon bien épais près des courts de tennis. Le matériel est à peine sorti, qu'il commence à pleuvoir. Je passe donc en mode étanche pour retirer le dossard, m'imprégner des lieux, reconnaître l'immense parc à vélo. Les premiers départs pour le sprint sont prévus à 14h avec des vagues toutes les 5' jusqu'à 17h. C'est de la folie. Je regarde quelques courses mais vu la quantité de pluie, je retourne à la voiture pour lire. J'avais bien fait de prendre 'Millénium".

18h, sous une pluie incessante, je me dirige vers le parc à vélo pour y déposer ma monture. La météo est pourrie; le parc se transforme en terrain de boue. Les athlètes ayant fait le sprint sont 'crottés' comme des crossman. Ça promet pour demain!

19 h, direction la Nuddel party (pasta). Etant seul et ne parlant pas allemand, le repas est plutôt triste et rapide. Retour à la voiture pour un peu de lecture. Je décide ensuite de déplacer ma tente et de m'installer près d'un bâtiment sous un porche afin d'éviter de recevoir de la pluie toute la nuit. La zone est bruyante, entre la proximité de la ligne de chemin de fer et une discothèque ou salle des fêtes en plein air, il va falloir trouver le sommeil.

Je mets des bouchons anti bruit, prends un Stilnox (somnifère) et à 21h30, je dors comme un loir.

Dimanche, jour de course.

4h, réveil. J'ai fait une excellente nuit. La tente est rapidement démontée puis petit déjeuner au calme dans la voiture. Il pleut de  trop dehors.
Ceux qui ont connu Gérardmer 2008, imaginent bien l'ambiance ! Et bien aujourd'hui c'est pire car il ne fait que 6°C et il y a énormément de vent.
J'installe mon matériel sur le vélo, laisse un poncho du marathon de Paris pour protéger ce qui est encore protégeable. Dans le parc, je fais la connaissance de mon voisin, il vient de Pologne et vise les moins de 10h. On se rend ensemble au départ de la natation.

La natation.
Il fait un froid terrible. Le thermomètre indique 6°C, il pleut à torrent.
Les 3.8 km de natation se font dans un canal avec le principe de 2 A/R de 1.9 km. Le départ est donné d'une péniche. L'entrée dans l'eau est agréable et l'eau d'une grande transparence malgré la faible luminosité.  Ça ne se bouscule pas, la ligne de départ étant suffisamment large pour les 56 premiers pionniers de ce triathlon format IM. Comme je m'en doutais, je me retrouve très vite seul. Nage à mon rythme et passe la première bouée en 16' tout rond. Tout va bien. A 1.9 km, je suis en 32', l'allure est bonne mais suis toujours tout seul;  5 gars sont à 20m. La 3° bouée est passée en 50'. J'ai froid et commence à avoir des crampes dans les pieds, les mollets et les cuisses. J'ai la sensation de couler, de ne plus glisser et de me battre dans l'eau. Je sors du canal en 1h13, soit 8' de plus que le temps fixé.
Commence ensuite une longue transition vers le parc (800m). Le sol est tellement froid qu'il donne la sensation de brûler les pieds. Quand je retire la combi, je constate que mon corps entier dégage de la vapeur. Le contraste est surprenant. J'enfile un maillot de vélo et quitte rapidement le parc.

Le vélo.
Il est 7h30 du matin, il pleut, il vente et il fait froid. Je profite des premiers coups de pédales pour mettre un coupe vent et des manchettes. Les sensations sont mauvaises. Je suis déjà obligé de forcer pour atteindre les 30km/h. Devant moi, personne ! La journée va être longue.

Strecke_md_ld_rad

Le parcours est très plat avec une succession de faux plats, 2 petites côtes de 800 m dont une en pavés. C'est un long aller-retour de 30km. Cela permettra au moins de croiser les premiers.
Il fait un froid terrible; je n'avais pas souffert à Gerardmer mais là, c'est trop. Je n'arrive pas à passer les vitesses et encore moins à ouvrir les gels ou les barres de céréales; même presser la gourde pour m'hydrater me demande un effort. Au 30° km, j'ai envie d'abandonner mais me motive pour uniquement justifier un week-end sans la famille et 6 h de route!
Les premiers concurrents roulent forts, bien campés sur leur position aéro. Pour ma part, je me bats pour tenir les plus de 30km/h. A chaque fin de tour, je me motive en me disant 60 de fait, puis j'en suis à la moitie, etc... c'est seulement au bout de 4h de vélo (130° km) que je commence à me réchauffer. Il ne pleut presque plus, ce n'est plus qu'un crachin. Les jambes sont dures et le vent usant. Les premiers aussi accusent le coup. Les regards se croisent et tout le monde souffre. Mais déjà les premiers du MD nous rattrapent. Partis à 11h30 pour 1.9 - 90 et 21, ils reviennent vite. C'est dur pour le moral, je roule tout seul depuis 120 km (hormis 2 gars rattrapés), me bat avec les 30km/h et eux nous déposent à plus de 40 km/h. 
Enfin le dernier tour, là aussi, je suis déçu, le chrono n'est pas celui espéré. je visais un 5h10, je devrai me contenter de 5h36 pour ces 180 km; soit une moyenne de 32km/h. Je pose le vélo, usé, fatigué et cassé. Les jambes sont cuites.

Le marathon.

Strecke_md_ld_lauf_schw

Transition rapide, juste le temps de mettre des chaussettes et je m'élance pour les 4 tours autour d'un parc et de ruisseaux. Le parcours à pieds est sympa. Après avoir traversé une friche industrielle (usine Continental dont on a parlé récemment aux actualités), on se dirige vers le Herrenhäuser garten. Parcours ombragé en sous bois, puis de longues, très longues lignes droites autour du jardin et dans les champs. La bonne nouvelle, c'est que le vent et la pluie ont cessé. Le soleil est là et il fait chaud, voire lourd !

Je sors seul du parc. Il n'y a personne devant, les premiers sont loin, très loin. J'estime être entre la 10° et 12° place.
Les 5 premiers km sont courus à 5'. Les pieds commencent seulement à se réchauffer. Le 10° est passé en 50' tout rond. Je suis toujours seul et il n'y a pas de public sur le parcours. Je me concentre sur le fléchage pour ne pas me perdre dans les jardins. Je passe le semi en 1h50. Les premiers du MD en relais et en individuel arrivent déjà. Quelle sensation désagréable de se faire déposer de la sorte !
Je commence à être dans le dur et galère pendant 5 km. Je n'ai plus de forces dans les jambes. Je m'accroche à la course et ne consens qu'une légère pause à chaque ravitaillement. Il commence à y avoir du monde : les 600 athlètes du MD et leurs supporters. Le soleil en est sûrement une bonne raison. Malgré les douleurs et la fatigue, je double quelques concurrents, LD ou MD ? Je termine le marathon, loin là aussi de mes objectifs en 3h55'.

Au final, je termine mon 3° Ironman en, 10h52'09" et prends la 7° place et la 2° en S4.
Dans le parc à vélo, je discute avec le polonais, il a aussi explosé et m'a doublé à pieds dans les derniers km (il signe un3h30 au marathon) et se classe juste devant moi. Lui aussi est déçu par sa perf mais me dit que les premiers ne sont pas sous les 9h (9h02 - 9h28 et 9h45) comme annoncés.

Le vélo et tout le matériel est vite récupéré, chargé avant de reprendre la route, là encore sous la pluie. Une nuit blanche au volant et me voici enfin à la maison pour un peu de repos.

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Commentaires
D
ET bien BRAVO Mike,, Monsieur Runningmike !!! Je suis admiratif de cette performance, de ton mental car un ironman ne doit pas être facile mais vu la météo...<br /> Chapeau l'artiste et à bientôt
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T
bravo pour ton iron dans de si dures conditions, et bravo pour ton blog je m'en inspire pour les tris format iron j'envisage de faire lac de come<br /> chris du cao st cyr l'ecole 78
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S
bravo pour la perf malgré la deception!<br /> a + seb
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A
C'est une epreuve assez folle !
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D
Salut Mickael,<br /> <br /> Chapeau pour ta course et vu les conditions il faut vraiment avoir un gros mental pour arriver au bout. En plus enchainer avec le retour en voiture juste derrière .....<br /> Je te souhaite une bonne récup, je pense que tu la bien mérité et je suis sur qu'à cambrai avec des conditions normales tu vas nous "claquer" un super chrono.<br /> <br /> A+
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RUNNINGMIKE
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