Le Barockman

Le Barockman.

Une journée que je pourrai qualifier d’inoubliable.

Normal, quand on fête ses 40 ans en prenant le départ d’un Ironman.

Le seul regret dans l’histoire, c’est l’absence de ma femme qui n’a pas pu se libérer vendredi au boulot. Dommage, on aurait pu passer un super week end.

Tout d’abord, le site de l’épreuve est grandiose et tout simplement magnifique. L’organisation est allemande et donc sans faille. Rien n’est laissé au hasard. C’est une grande épreuve où l’athlète est comblé avec un beau package de départ.

Après avoir fait le trajet (presque 9h de route), je retire mon dossard, visite le château, et pars repèrer le parc pour samedi.

La nuit est courte entrecoupée par les sonneries de l’église tous les ¼ d’heures… La pluie est également de la partie.

6h00, je suis sur zone. L’installation dans le parc se fait sous la pluie.

Cette dernière cesse juste avant le départ de la natation.

SWIM

Le parcours natation se fait dans le plan d’eau autour du château. L’eau est très chaude (23°C), très sombre (on ne voit strictement rien) et chose originale, on a pied dans tout le plan d’eau. Il y a entre 80 cm et 1 m de profondeur !

Heureusement que le grand Benoit n’est pas de la partie, il aurait bien été embêté.
Le départ est donné. Ca bouscule et on prend pas mal de coups. Normal, on ne voit rein. On sait que quelqu’un est devant quand on prend son pied dans le visage. Je nage donc beaucoup en water polo.

A plusieurs reprises, je gratte le fond avec les mains. Cela fait bizarre comme sensations.
Arrive le premier passage sous le pont : 2 m de large et a peine 1 m de hauteur entre l’eau et le pont. Avec à peine 600 m de nage, autant dire que ce passage est délicat …. Le public est juste au dessus de nous, il y a une ambiance de folie.

Premier tour de fait. Je commence à avoir de mauvaises sensations. Entre la chaleur de l’eau et le water polo qui m’occasionne des douleurs dans les lombaires, je sens bien que je ne fais pas une super natation.

1 tour et demi plus tard, j’essaie de nager dans à peine 30 cm d’eau ! Je me relève donc et termine les 100 derniers mètres en courant. Sorti de l’eau en 1h12’20’’.

Pas génial comme performance…

Le speaker m’annonce ‘go go franzozen !!!!!’, vive la France. Sympa ce clin d’œil.

T1 :

Un peu moins de 4’ seront nécessaires pour quitter la zone de transition

BIKE

 Les premiers km du parcours (et donc les derniers) se font sur un secteur pavé. Pas évident pour mettre les chaussures alors que je n’ai pas encore retrouvé tout mon équilibre.

5 km plus tard, je débute la boucle que j’aurai à faire 6 fois. Le profil est vallonné et dur selon mon voisin de la pasta de la veille.

Je constate surtout qu’il y a un vent de folie. Les premiers km sont durs. Sur le plat, en appuyant bien sur les pédales, je suis à 25 km/h. Interdiction de lâcher le guidon, on a du mal à tenir la monture !

Et puis, 1 virage plus tard, on a le vent dans le dos ; et sur le plat la moyenne atteint vite les 55 / 60 km/h !

A ma grande surprise, le parcours n’est pas dur du tout. Du moins, pour moi, un ardennais habitué aux bosses de la vallée et aux parcours accidentés avec Benoit et Jean. Le parcours ressemble aux routes empruntées entre Le Chesne, Montmedy et le Carrefour de la Bagnole. De belles lignes droites avec de beaux faux plats. Il y aura juste quelques bosses un peu sévères de 500 m, mais elles se montent sur la plaque. En haut de chacun de ces sommets, il y a du public avec tout un type d’équipement pour faire du bruit et t’encourager. Il y a même une côte où des messages d’encouragements sont peints sur la chaussée.

Le revêtement est de super qualité et les quelques passages endommagés sont indiqués. Le parcours est éreintant. Il n’y a pas de répit, toujours en force.

La partie vélo se fait principalement. Au 120° km, arrivent les triathlètes participant au 70.3. Tiens, c’est sympa, un peu de monde. Cela dit, les premiers ne roulent pas à la même vitesse que moi. En revanche dans chaque passage dur, je rattrape et double.

Et puis 10 km plus tard, je me fais doubler par les 3 premiers de ma course. Velo de chrono, casque aéro, du braquet de folie. Je roule à près de 50 km/h et me fais littéralement déposer ! En revanche, ce qui est marrant, c’est que nous abordons un secteur de côtes avec vent de face. A ma grande surprise, je reviens sur eux, les lâche après avoir échangé quelques mots. Il y en a 1 qui ne comprenait pas que je les tienne avec mon vélo de cycliste, sans prolongateur ….

Dès la partie roulante atteinte, ils me reprendront et me déposeront avec une facilité époustouflante.

La fin du vélo est proche. J’ai de bonnes sensations, j’ai bien géré ce vélo, me suis fait plaisir avec un chrono de 5h38 pour ces 180 km soit près de 32 km/h de moyenne.

Transition 2

A l’arrivée dans le parc, je constate qu’il y a beaucoup de vélos. Je pense être loin, très loin dans les classements.

RUN

Commence alors la dernière partie de l’épreuve. Un marathon de 42 km sur 6 boucles.

Et bien non, ce n’est pas un marathon à parcourir mais un véritable trail. Le parcours ressemble à la CAP du triathlon des Vieilles Forges. Des racines, trous, cailloux…. Mais ce qui est agréable, c’est que la course est sur un sol souple et en sous bois.

Il y a de belles côtes et de belles descentes. Vu mon niveau de course à pied actuel, je m’attends à y laisser des plumes.

Je pars prudemment sur une base de 5’50’’ au kilomètre, ce qui me laisserait espérer un marathon en 3h50’ et un chrono final de 10h45/10h50.

L’allure est bonne, je ne suis pas essoufflé, tout va bien. Je profite de chaque ravitaillement pour m’alimenter.

Au 16° km, je commence à avoir mal aux jambes dans les côtes. Au 18°, c’est le mur ! Il est long et haut……
j’adopte donc une foulée rasante pour me préserver et adopte la marche dans les montées.

Cela devient dur car les athlètes du 70.3 sont là et courent plus vite, ce qui amplifie la sensation d’être planté.

Je perds des places, tous les gars repris en vélo me doublent. Dommage, je laisse passer une belle perf.

Maintenant, l’objectif est de finir. Les derniers km se font au mental, car il n’y a plus personne dans les bois, les ravitaillements commencent à être rangés. Je m’accroche en espérant passer sous les 12 h.

Mais je n’y  arriverai pas, la finish line approche, il y a encore beaucoup de monde.

Voilà, c’est fait, je suis finisher avec un marathon en 5h09 (peux mieux faire …).

Au final, je termine donc cet Ironman en 12h06’57 ‘’ à la 61° place sur 111 partants

---

Je suis super content pour ce résultat car au départ, j’espérais un chrono entre 11 et 12h. Certes, j’aurais pu faire une superbe course, mais hélas, mon niveau d’entrainement en course à pieds ne me permettait pas d’envisager une telle prestation. Ce n’est pas grave, car j’efface ainsi la douleur de l’Ironman de Nice que j’avais terminé en 14h25.

Place maintenant à la récupération, car le programme s’annonce chargé pour les semaines à venir.

Et enfin, de retour à la maison, mon épouse et les enfants m'attendaient pour la fête des pères et pour me faire souffler mes bougies.

Comments

[ben]

salut, je tenais à te féliciter..... franchement bravo, il faut du courage et beaucoup d'entrainement pour etre finisher d'un ironman,
respect...!!!!!
bonne récup, encore bravo
charrieau benoit

[ludousm]

Encore Bravo Mike !
Du plaisir et des souvenirs pour 12h00 d'effort !

[runningmike]

Merci pour les com.
Petite sortie natation lundi soir puis resto avec les copains.

Les sensations sont bonnes. Je ressens des coups de barres en fin d'après midi.
Reprise du sport demain, en douceur.

[dam-s.run]

Super Mike un mot super !
Bon anniversaire en retard ;-) !

[runningmike]

Pour information, le premier est un M40. Il termine en 9h09 (1h05 - 4h39 - 3h21).
La première femme en 11h13 (1h17 - 5h57 - 3h52).

Le meilleur temps NAT : 52'16"
Le meilleur temps VELO : 4h39
Le meilleur temps CAP : 3h12

13 athlètes sont SUB 10
37 athletes sont SUB 11 (compris les 13 SUB 10).